27/08/2011 -- Le réveil sonne 4h30, je commence doucement à me préparer.
Mirtha se lève à 5h pour m’appeler le taxi, c’est sympa.
Une fois dans le taxi le trajet est plutôt rapide et j’arrive au terminal avec pas mal d’avance.
Je prends un petit déjeuner avec café et gâteau avant de mon dans le bus.
Le bus n’est pas très ponctuel, on part avec près de 15 minutes de retard. Mais bon sur un trajet de presque 6h ça ne compte pas !
Le bus est un vieux coucou avec des sièges légèrement inclinables, inclinables ou pas du tout inclinables en fonction de la place choisie.
On se met en marche sur une belle route asphaltée.
Le film diffusé pour passé le temps est un film français "L'Immortel" avec Jean Reno, Kad Merad, Marina Foïs et Jean-Pierre Darroussin. Non, non ce n’est pas un film drôle mais bien un policier dans le milieu marseillais. Tout ça doublé en espagnol bien entendu !
Arrivé à Chivay, le bus marque un arrêt de 20 minutes puis se remet en route. On arrive sur une route non asphaltée, carrément défoncée. On s’arrête toute les 15 minutes pour prendre ou descendre les locaux. C’est leur seul moyen de transport !
Je dois descendre à Pampa San Miguel, je demande donc au chauffeur de m’y arrêter.
Pampa San Miguel est bien une pampa, une sorte de grande étendue avec pas grand chose dessus, au bord d’un grand précipice, le fameux canyon de Colca !
La vue est saisissante ! Je vais prendre mon déjeuner depuis le mirador avec une vue à couper le souffle mais pas la faim !! ^^
Le chemin qu’il faudra emprunter, à flanc de montagne, et qui descend, descend, descend …
La photo, depuis le mirador.
Déjeuner terminé, j’arpente le chemin pour descendre dans le canyon.
Le dénivelé est vertigineux, descente de 3h d’après ce qui est prévu. Mais je suis en forme et plutôt à l’aise !
On aperçoit au loin l’oasis de Sangalle, qui sera la dernière étape avant la montée.
A un moment une grosse tête de mort sur un rocher averti le randonneur d’un chemin alternatif dangereux.
Je continue sur le bon chemin ! :)
Enfin, sur celui qui parait le plus sûr … pas si sûr quand on voit la tête qu’il a !
Déjà on commence à distinguer le fond de la vallée, encore quelques efforts et j’y serai !
1h40 après mon départ j’arrive enfin en bas, au petit pont suspendu.
Pas mal comme performance mais les genoux vont me le faire payer demain !
Le chemin remonte ensuite un petit peu.
Et enfin la casa de Roy apparait. C’est mignon comme tout et très propre. Il n’est pas très tard dans l’après midi, je pourrai continuer la randonnée mais un peu de farniente ça ne fait pas de mal !
Je fais donc la sieste sur le banc de pierre proche de la case de vie.
Un couple espagnol/suisse s’arrête pour s’approvisionner en boisson fraiche. A S/.6 la petite bouteille de Coca, ça fait cher, on sent bien qu’on est dans un endroit ravitaillé par les condors et avec beaucoup de touristes !
Le couple va faire l’ascension du Misti à la suite de leur randonnée dans le Canyon de Colca. Comme moi !
Je flâne jusqu’à l’heure du diner quand la nuit montre son nez. Et ici pas d’électricité, ça sera diner aux chandelles. Une simple soupe et des légumes. Pas très rassasiant, j’espère que le petit déj’ sera plus copieux!
Dans la case à manger, il y a aussi 2 péruvienne. Elles travaillent en fait à Lima et testent un “tour” qu’elle vendent à leur client.
Après manger je reste un bon moment à observer les étoiles. C’est impressionnant comme le ciel est étoilé, et la voie lactée est très marquée.
J’en ai même pris une photo (à observer le soir plutôt que le jour).
Et avant de me coucher une petite séance de peinture de lumière dans la case à manger. :)
28/08/2011 –- Aujourd’hui l’étape n’est pas très longue pour rejoindre l’oasis de Sangalle. Je vais donc faire un crochet par Tapay pour aller voir quelques ruines dans le coin. Le petit déjeuner est beaucoup plus copieux que le diner de la veille, et heureusement car il va me falloir de l’énergie.
Le chemin pour Tapay est plutôt raide. On peut observer sur le bord les fleurs d’Arequipa.
Au loin on aperçoit la sinueuse descente vers le fond du canyon de la veile.
Après une petite heure j’arrive au village de Tapay.
Je questionne les habitants sur le chemin vers les ruines. Ils sont tous formels : sortir du village par la droite et prendre le chemin qui descend légèrement.
C’est donc ce que je m’empresse de faire :)
Je m'aperçois que j'ai oublié ma serviette de bain, mince, je vais devoir redescendre et remonter ! :(
Le chemin des ruines semble particulièrement long, s’enfonce dans les catus.
Les 20 minutes promises par les villageois sont déjà passées à 45 et toujours rien.
J’arrive enfin à un …
… cul de sac et je dois me résoudre à rebrousser chemin.
Je repère un embranchement en amont qui semble descendre au milieu des cactus.
Le chemin a l’air dégagé alors je descends plutôt que de remonter vers Tapay. De tout façon je devrais redescendre pour ma serviette de bain !
J’arrive après une bonne demi heure sur le chemin de la montée. C’est tout naturellement que je redescends vers la Casa de Roy.
La famille est un peu surprise de me voir. Je retrouve intacte ma serviette sur le séchoir.
La mère de famille m’offre un fruit de forme bizarre et vert. Le Chirimoya, c’est très juteux, très sucré et plein de pépins. Mais c’est très appréciable après toute la route faite pour pas grande chose !
Je me remets en route pour Sangalle.
De grands arbres bordent me sentier.
Et ça se remet à monter, doucement dans un premier temps, puis après le passage d’un mini pont suspendu, ça monte raide !
Le village de Cosñihua parait à une éternité. Enfin à l’endroit le plus raide, on entend couler de l’eau, un lavoir, le village, le voilà, avec un señora qui attend pour vendre des boissons fraiches hors de prix. Futée !
Je me repose un peu à l’ombre, histoire de souffler. Un gamin vient me voir et veut jouer avec mes bâtons de marche. Ca l’amuse bien, il en faut peu !
Je me remets en route. Il est 12h et la faim arrive. Je vais bien attendre encore un peu, d’autant que le sentier est plat désormais.
Je traverse un nouveau village, puis au loin on aperçoit l’oasis.
Encore une coulée de jambes et j’y serai, mais les genoux fatiguent à la différence de la veille.
Ca commence à descendre et à descendre sec. Malgré la faim les genoux sont toujours un frein à cette descente infernale.
J’arrive proche des premières cabanes de l’oasis.
Un petit canal amène de l’eau vers la bourgade. L’eau est tiède, presque chaude !
Je vois une première auberge. Ca a l’air sympa avec une grande piscine et de jolis cabanons.
Je demande s’il est possible d’y loger et surtout d’y manger, je crève la dalle !
Pas de problème, je suis installé dans un petit bungalow de 4 lits. Le confort est sommaire mais ça me va.
Pour le repas il faudra attendre un dizaine de minute.
Encore une fois pas de viandes, un repas végétariens avec légumes (carottes) et riz. Ensuite une petite sieste.
Au réveil, la chaleur me donne envie de plonger une tête dans la piscine.
L’eau est super bonne, et ça fait du bien de nager, ça assouplit. Et dire qu’avant de partir je faisais près de 3h de natation par semaine …
Cette séance est aussi l’occasion de la rencontre d'un groupe d'allemands, belge, péruvien, et français qui viennent d’arriver à l’oasis après un parcours plus exotique et plus long par Fure.
Le soir on mange tous ensemble un menu encore une fois végétarien avec un soupe et des spaghettis à la sauce tomate.
Après le repas séance peinture lumineuse avec un mot contenant autant de personnes que le groupe.
Ensuite nous allons vers l’auberge d’à côté pour gouter à leur bar. On se retrouve alors autour d’un feu de bois à boire quelques bières.
Je ne fais pas long feu car demain je dois me lever à 4h00 pour remonter le canyon jusqu’au village de Cabanaconde.
Soirée bien sympathique en tout cas ! :)
29/09/2011 -- Levé 3h30 avant le réveil, je décide de faire fiça pour remontée sur Cabanaconde.
La nuit est profonde sans lune en l’espace d’une minute je vois plusieurs étoiles filantes.
Pas un chat aux alentours.
A 4h, je commence à monter, monter, et encore monter, c’est long et particulièrement difficile de bonne heure comme cela.
Le soleil commence à pointer son nez vers 5h.
J’arrive à proximité du village vers 6h. J’arrive sur la placette vers 6h15 ce qui me laisse le temps de prendre un petit déjeuner sur la place du village d’où partent les bus. J’ai pris mon billet pour 6h30. Optimisation du temps !
Assis au café je sirote mon café doucement pour me réchauffer. Il est bientôt l’heure, je vais donc payer, mais avant cela je décide de poser ma balise à l’entrée de l’échoppe pour indiquer la fin de la randonnée.
En à peine 30 secondes je paye et ressors, et plus de balise !
On m’a volé ma balise !!!!
Une dame à l’entrée de l’échoppe a vu un gars qui lui a demandé si ça lui appartenait et est parti avec.
Me voilà donc à la recherche de ma balise alors que mon bus est sur le point de partir. Je demande un peu de compréhension au chauffeur pour attendre un petit peu.
J’arpente une rue, demande aux gens s’ils n’ont pas vu un gars avec un truc orange à la main. Mais rien.
On m’oriente vers la radio locale pour passer un message, on sait jamais ça pourrait marcher.
Je vois mon bus partir, arf ! Il y en a d’autres mais je n’avais un billet que pour celui de 6h30 …
J’arrive au studio de la radio locale, elle est sur la place du village c’est donc pratique. J’explique mon cas et l’animateur me demande S/.3 pour passer l’annonce. Je le regarde estomaqué! Il ne demande qu’une Sole finalement. Mais quand même.
Je repars à la recherche de l’homme qui a volé la balise.
Je tombe sur un policier qui fait ses emplettes en uniforme. Je lui explique ma situation.
Il m’explique qu’il lui faut au moins le numéro de série de l’appareil. Ca je ne le connais pas par cœur mais le site de SPOT lui le connait.
On se dirige donc vers le seul locutorio internet du village, mais celui ci est fermé. Pas grave le policier demande à la propriétaire de l’ouvrir.
Me voilà alors à ramer avec un accès internet lent pour récupérer le numéro de série de la balise SPOT. Je tente également d’appeler par Google le service de SPOT pour désactiver la balise, car si le voleur appuie sur le bouton SOS, c’est un hélico qui va partir à ma recherche ! En vain je n’arrive pas à les contacter car le PC sur lequel je suis n’a pas de micro. Et mes tentatives depuis mon mobile français sont également vaines car une fois passé les étapes touche 1 touche 5 aucun opérateur ne décline répondre après 10minutes !
Nous voilà donc direction le commissariat pour prendre ma déposition. Le policier est sympa, il se propose s’ils retrouvent la balise de me la ramener à Arequipa dans 2 jours car il a un déplacement là-bas.
La déposition effectuée, je parlemente avec la compagnie d’autobus pour me faire rembourser. Ca n’est pas facile mais j’obtiens gain de cause.
En patientant sur la place du village, je me rends compte que j’ai laissé mes lunettes de soleil dans la douche de l’auberge de Sangalle ! Arf!! Quelle journée de m.... !
Enfin je prends le bus pour Arequipa, celui de 12h30. Ca va être juste pour réserver l’ascension du Misti !
Le bus est vraiment rempli. Et en chemin on arrête pas de s’arrêter pour prendre des locaux. Les sièges sont remplis, et les rangées debout sont également pleines. Ca s’entasse pour rejoindre le prochain village ou bien la ville de Chivay.
Plus de 3h sont nécessaires pour rejoindre Chivay.
Je meurs de faim et achète des Empanaditas lors de l’escale de Chivay.
Dehors, le temps est bizarre, le vent soulève un nuage de poussière important, on n’y voit presque plus rien. Ca ne dure pas mais c’est vraiment impressionnant.
Après une bonne demi heure, le bus repart pour Arequipa par les moult virages qui nous font remonter vers 4500m.
Le bus traverse des étendues désertiques avec des troupeaux de lamas et d’alpagas.
A une petite heure d'Arequipa, le bus stoppe. Sans raisons apparente, il semble que tous les véhicules soient arrêtés à un point particulier. Au bout de 15 minutes le chauffeur ouvre la porte pour que les gens puissent prendre l’air.
C’est en fait plus d’une heure que le bus va devoir patienter. C’est un convoi exceptionnel avec des camions de la largeur de la route qui s’arrêtent au niveau du barrage de police.
Nous voilà repartis, enfin ! Mon ascension du Misti semble de plus en plus compromise. Si l’agence ferme ses portes tôt je ne pourrait approcher le Misti. :'(
En plus aucune couverture réseau pour téléphoner.
On approche d’une bourgade avec du réseau. Je décroche mon téléphone pour appeler l’agence, pas de problème il y a de la place et ils sont ouverts jusqu’à 20h30 !
Arrivé à Arequipa je file dans un taxi pour Quechua Explorer, l’agence qui propose le Misti.
Pas de souci pour réserver ma sortie, en plus en expliquant ma journée de m.... la patronne me fait une réduction de 10 Soles !
Avec tout ça je suis en retard pour rejoindre Mirtha. D’autant que je dois faire quelques courses pour le Misti (barres de céréales, picnic du premier et du dernier jour).
Bref j’arrive vers 21h chez Mirtha qui m’attendait avec une de ses amies qui traveille au musée de la Recoleta.
Je suis gâté car j’ai droit à empanada, et Poulet moutarde accompagné d’un pastel de papas ! Miam, délicieux, ça rattrape la journée !
Au lit, car demain, c'est l'ascension du Misti, près de 5830m !