Départ Southern Comfort.
Katja m'attend avec tout son package. On charge tout dans ma belle Nissan Sunny et direction l'aéroport.
Le temps est maussade, mais ici ça ne veut rien dire !
On attend dans le micro aéroport d'Invercargill.
Il est 7h et il n'y a pas un chat. Le départ est pour 8h.
Un agent de la compagnie, qui ressemble fort à un pilote, nous enregistre et nous demande de nous mettre sur le carré tracé au sol. Il s'agit en fait d'une balance. Note poid est noté scrupuleusement.
On passe ensuite le sas de sécurité, ou plutôt on ne le passe pas pour aller directement à l'avion.
Moi qui avais gardé mon couteau sur moi, ça m'arrange bien !
L'avion est minuscule, enfin pour une ligne commerciale !
Nous voilà donc sur la piste près à décoller. Le commandant de bord est le patron de la compagnie et nous a fait les démonstrations de sécurité !
Rapidement on s'éloigne de l'île du sud et la côte échancrée se dessine.
Le vol est plutôt cours car en moins de 20 minutes nous abordons déjà les côtes de Stewart Island aux eaux turquoises.
On aperçoit au loin la piste, l'atterrissage est imminent, on est en étape de base.
On touche la piste sans encombre malgrés un vent de travers et quelques rafales.
Voici le joli petit avion, un Islander BN-2 de Britten-Norman (Merci Christian pour la précision)
Le temps maussade d'Invercargill a laissé place au ciel bleu. Une bien belle surprise pour découvrir Stewart Island.
Une estafette embarque les passagers et les bagages dans une mini remorques. En 5 minutes nous sommes déposés au centre de l'unique ville de l'île, Oban.
C'est un petit port très mignon.
En chemin vers le backpacker réservé, je tombe ébahit sur une crêperie française ! Et on est quand même à l'autre bout du monde sur une île avec seulement une poignée d'habitants !
Le backpacker s'appelle
Bunkers et est situé à une poignée de pas seulement.
La propriétaire nous accueille gentiement, mais une pancarte prévient qu'il faut absolument ôter ses chaussures, ce que je m'empresse de faire.
La proprio nous oriente avec Katja sur les rando àla journée à faire. Comme la journée s'annonce excellente je propose à Katja de m'accompagner mais je préviens que ça sera bon pas !
Nous tenterons de relever le challenge de rejoindre la cahute de Port William soit 24km AR !
On part tranquillement et à peine nous quittons le petit bourg que les plages superbes se succèdent.
Celle-ci est magnifique avec les vagues qui arrivent uniformément dans les eaux translucides.
Arrivés sur la plage nous la longeons et profitons de la marée basse qui marque les tranquilles ondulations de l'eau sur le sable.
Au bout de la plage, une rivière se jette.
Cela marque la fin provisoire du sentier improvisé pour retourver les pavés et les panneaux locaux !
Il faut le dire Stewart Island est connue pour sa population particulièrement importante de Kiwi sauvages.
Mais ils se trouvent majoritairement sur la partie la plus éloignée de l'île, donc à moins d'être chanceux, je doute que l'on en aperçoive l'ombre d'un, d'autant que ce sont des animaux nocturnes !
En longeant la route, une nouvelle plage se dévoile.
Las de la la route un panneau nous encourage à monter vers un petit parc botanique.
On y trouve le fameux pigeon local qui est énorme comparé à son cousin européen.
Et une belle vue !
Ca y est, maintenant la route fait place à de la piste, le côté plus sauvage de l'île débute !
Après avoir parcouru plus d'un bon kilomètre sur la piste, Lee Bay apparaît.
Maintenant plus de chemin de gravier mais bel et bien un sentier !
A remarquer tout de même les pins natifs qui semblent restés bloqués dans un vent à décorner un boeuf, ou alors avec une tonne de gel !
Le sentier ondule le long de la côte, monte et descend comme un serpent paresseux !
De temps à autre on a la possibilité de rejoindre la plage qui laisse dévoiler ses beau secrets incrusté dans la roche ou dans le sable.
L'eau est toujours aussi belle et ne donne qu'une envie c'est de se baigner !
Pour l'avoir "goûté" elle est glacée !
On arrive enfin à Maori Beach. Et ça tombe bien car c'est l'heure de la pause picnic !
Repus on reprend le sentier qui après la plage nous ramène à la terre ferme et grimpe sur les collines, la plage ayant disparue en contre bas et laissant place à des rochers d'une couleur rosée.
Après s'être enfoncé dans la forêt humide pendant pas mal de temps, nous atteignons enfin Magnetic Beach au bout de laquelle se trouve la cahute de Port William.
Ici l'herbe côtoie la plage, le ciel est toujours aussi bleu et les nuages d'altitude laisse deviner l'arrivée d'un front.
Petite sieste agréable à l'ombre des eucalyptus pour se requinquer
Sans trop traîner, nous nous remettons en marche, il reste quand même 12km jusqu'à Oban !
Nous tentons une variante du retour par la plage, les conditions de marée devant nous permettre de le faire.
Et puis à un moment il faut se résoudre, nous ne pourrons avancer plus. Les rochers nous font front.
C'est à ce moment que ça se corse !
Afin de ne pas revenir sur nos pas et faire beaucoup de kilomètres en sens contraire, nous attaquons la montée sur la colline.
En apparence, ça a l'air faisable. Dans les faits, il y a beaucoup de mousse épaisse qui mouille les chaussures et puis arrivant dans les fougères arborescentes, la pente prend une sérieuse inclinaison.
Progressant bon grès, mal grès, nous finissons par atteindre le sommet de la colline. Des traces d'anciens chemin se laissent deviner. Nous en empruntons une qui semble aller dans la bonne direction.
Après une bonne demi heure et des interrogations sur "où se trouve le bon chemin", nous débouchons enfin sur le sentier principal !
Quelle épopée !
Nous accélérons le pas, car les jambes ont bien fatigué dans l'ascension et le franchissement des arbres couchés sur le sentier.
Empruntant sur la fin la route pour arriver plus rapidement à l'auberge, nous tombons sur une drôle de cabine téléphonique.
Il semble que ce soit un camouflet installé par le propriétaire blagueur de l'arbre. Caa nous a permis une bonne pause avant de rejoindre Oban et l'auberge.
Les esprits repris et après une bonne douche, je m'enquête de trouver un bon Fish & Chips à une caravan qui est la référence du coin.
Le temps s'est bien dégradé, le ciel est bien nuageux.
Bière et Fish & Chips avalé, une personne de l'auberge propose d'aller observer le retour des pingouins qui nichent proche du port.
Un petit groupe d'une demi douzaine se forme, s'habille chaudement tête et main (car il caille !), et se met en route. L'attente est plutôt longue et certains se découragent. J'ai persisté, et lorsque l'obscurité a quasiment recouverte le port, une toute petite tête d'un pingouins tout bleu apparaît. Puis une seconde. C'est très bref. Mais intéressant. :)
Retour à l'auberge. Pour une bonne nuit, au chaud !
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Le lendemain, réveil de bon heure pour voir la possibilité de revenir sur l'île du Sud. C'est le principe des "stand-by seats". Manque de bol, une seule place dans le vol de 8h30 et une seule place à 13h30, et aucun pour 17h30 !
Katja se met en route pour prendre le vol de 8h30. Moi je resterai encore la matinée
Le temps n'est vraiment pas beau, les averses puissantes se succèdent. Je reste donc au chaud à l'auberge.
Je fais la connaissance de Joan, un espagnol qui a fait une grande randonnée sur l'île.
Il est intéressé par voyager dans les Catlins (à l'extrème sud de l'île du Sud). Je lui propose de partager ma voiture de location pour qu'il puisse en profiter, les bus ne desservant pas cette région.
RDV pris alors pour le lendemain, 7h30, pour arpenter les Catlins en direction de Dunedin !
Le vol retour pour Invercargill, démarre bien sous un soleil revenu, chose inespérée après le déluge du matin.
L'atterrissage à Invercargill a été, lui, plus "rock 'n roll", avec de nombreux grains, du vent en rafale et de travers, et une piste détrempée ! Rien de moins !
Mais, tout s'est bien passé. Le pilote a magnifiquement négocié l'atterro ! ^^
Je retrouve Katja à l'auberge. Elle a décidé de louer une voiture pour une excursion dans les Catlins. Elle ne nous accompagneras pas avec Joan car un bus l'attendra le lendemain pour rejoindre Milford Sound et alentours.
Je profite de l'après midi qu'il me reste pour tester la piscine d'Invercargill et me remettre à la natation !
Et bien c'est beaucoup plus difficile que je ne l'aurais imaginé ! Mais j'en ressors avec la même bonne fatigue d'après les entraînements. Du pur bonheur !
De retour à l'auberge, Werner, le suisse allemand nous préparent un succulent gratin de nouille pour quelques résidents du Southern Comfort. Ca réchauffe bien.
Je ne fais pas long feu, car demain, j'attaque les Catlins, et remonte vers le Nord !
